Si il y a un endroit qu’il faut, ou plutôt qu’il ne fallait pas rater, c’est bien celui-là. Comment expliquer en peu de lignes ce que nous avons ressenti, et ce que nous ressentons toujours d’ailleurs, plusieurs semaines après notre visite. Un mélange de tristesse, de nostalgie, de regret... Un drôle de mélange finalement. Nous avons cherché, beaucoup marché pour y arriver. Les dieux de la pluie étaient avec nous. Un peu comme pour nous « tester ». Nous savons plus ou moins où nous rendre, mais ce petit village en hauteur ne facilite pas la tâche. Après être tombés nez à nez avec le garde, après avoir roulé sur une route plus qu’en piteux état, il a fallu rebrousser chemin et mettre en place le plan B. C’est-à-dire se garer encore plus loin, et marcher. Un p’tit casse croûte, et c’est parti. Nous marchons, nous prenons de la hauteur et, chance pour nous, nous apercevons le garde qui s’éloigne. Nous arrivons devant cette immense grille, protégée par d’immenses barbelés américains et un cadenas digne d’un Mc Gyver. Comment allons-nous faire ? Hors de question pour nous de prendre des risques ou de dégrader le matériel. On doit trouver une entrée. Peut-être pas très catholique, mais une entrée quand même. Surtout ne pas se décourager… c’est un peu un des crédos de l’Urbex, persévérer. Nous continuons notre périple, et nous trouvons une toute petite entrée. Faut se pencher, presque ramper, et nous voilà de l’autre côté. Dans cette immense forêt. Combien de temps allons-nous marcher ? Nous ignorons le nombre de mètres, de kilomètres qui nous séparent de notre but. Nous traversons donc cette forêt… peuplée d’immenses bouleaux. Le soleil se fait la malle et la pluie se pointe. Plus forte que jamais. Nous dégoulinons. Mais c’est plus fort que nous, nous devons continuer coûte que coûte. Aucun dégout, aucun ras le bol.. hors de question de faire demi-tour. Nous traversons une grande prairie et nous trouvons face à une propriété privée, très bien gardée . Tâchons d’être discrets ! Nous suivons notre instinct et nous sommes presque certains qu’on va trouver. A travers les arbres nous ne voyons rien… Puis tout à coup.. une tour.. Nous y sommes La boule au ventre, le choc, la surprise, le bonheur. Tout se mélange. C’est une sensation que nous n’oublierons jamais. Nous en sommes certains. Il est là, ce merveilleux, malheureux château. En état de démolition avancée, les murs sont apparents, restent des vestiges, de traces de pièces qui fûrent tantôt une salle de bain, une chambre, un morceau de cuisine. Il ne reste quasi rien et c’est une grande tristesse qui nous envahit. Les clochers jonchent le sol. Déposés en rang d’oignon. Drôle d’image. Le vieux plan d’eau rempli d’algues, de déchets. C’est triste. Nous ne pouvons nous empêcher d’entendre dans nos têtes les rires des enfants, pensionnaires, en vacances, qui ont passé des moments merveilleux dans cet endroit. Nous ne pouvons nous empêcher d’être nostalgique d’un endroit dans lequel nous n’étions jamais venus. Nous pensons que le Château de Noisy laisse des traces dans nos vies quand on y passe, et nous sommes heureux d’y être allés avant qu’il ne soit trop tard. Comme si nous le sentions. Miranda fut l’un des Urbex les plus riches émotionnellement.